Emilie Gallé


Émile Gallé (1846-1904) : Maitre verrier, céramiste, ébéniste mais aussi botaniste, humaniste, poète.

Eminente figure, indissociable de l’art nouveau, Émile Gallé nait à Nancy, connu surtout pour sa production verrière c’est aussi un homme de lettres cultivé, poète et grand humaniste engagé, défendant des causes ayant fortement agité la société de la fin du XIXème siècle comme l’affaire Dreyfus. Comment ne pas être ému et interpellé par la sensibilité le courage et les convictions de l’homme qui fait inscrire sur le fameux calice ‘’ Le Figuier ‘’ : « car tous les hommes sont les fils d’un même père, ils sont la même larme et sortent du même œil… » vers de Victor Hugo (Les Contemplations).     
                           
Émile Gallé fonde en 1901 avec Victor Prouvé, Louis Majorelle, Antonin Daum, et Eugene Vallin « L’Alliance Provinciale des Industries d’Art » dite « École de Nancy » et en devient le premier président.
L’École de Nancy s’inscrit comme école innovante, associant un enseignement professionnel pour la formation des ouvriers d’art, avec un musée pour l’éducation du public.

Très jeune Émile Gallé seconde son père et dessine des compositions florales, exécute des devises et des emblèmes pour les ateliers familiaux de gobeleteries et de faïences. 

Bachelier, Émile Gallé se rend à Weimer, en Allemagne il étudie la minéralogie et prend des cours de botanique ; Gallé restera attaché à l’utilisation dans sa production artistique de la faune et surtout de la flore de Lorraine, des Vosges et des Alpes : fleurs, paysages de montagne, lacs, fleuves ; son gout pour la botanique le fait aussi adhérer à la reproduction décorative des espèces japonisantes comme le Tulipier ou le Magnolia ;
Et plus tard dans ses ateliers, il imposera à ses dessinateurs l’exécution des motifs décoratifs d’après nature, en ayant toujours le modèle sous les yeux, tout en leur laissant une grande liberté d’interprétation, les jardins attenant aux ateliers seront pour les exécutants une grande source d’inspiration.
Et d’ailleurs la devise d’Émile Gallé n’est-elle pas « Ma racine est au fond des bois » ! 

Émile Gallé parcourt aussi l’Angleterre à la demande de son père pour « voir et comprendre ».

Émile Gallé commence son apprentissage des métiers de verre et surtout de la chimie verrière à Meisenthal en Moselle, puis la céramique à Lunéville à la faïencerie Saint-Clément.
  
Émile Gallé reprend en 1874 la direction de l’affaire paternelle et groupe à Nancy toutes les activités : ateliers de composition, de dessins de décor de gravure, faïencerie, verrerie.
En 1877, l’entreprise familiale devient l’entreprise Émile Gallé et dès lors de directeur artistique il devient chef d’entreprise efficace, innovent, travailleur acharné, protégeant son activité en déposant de nombreux brevets, ouvrant des succursales ou participant à de nombreuses expositions et dès 1878 il engrange quatre médailles d’or à l’Exposition Universelle de Paris pour ses créations en céramique.

Dès 1884, alors qu’Émile Gallé ne possède aucune expérience en matière d’ébénisterie, il crée des ateliers d’où sortira 14 meubles de luxe présentés à l’Exposition universelle de 1889, et pour lesquels il utilisera 600 essences de bois, afin d’être au plus près des variations de couleurs naturelles présentes dans la nature.

C’est en 1894 que sera créée et inaugurée la propre cristallerie d’Émile Gallé ou tout sera exécuté sur un même site.

Parmi les inventions les plus originales d’Émile Gallé et pour répondre à un souci d’innovation technique deux brevets d’invention sont déposés : la décoration et la patine sur verre et cristal et surtout la marqueterie de verre qui devient un art couteux produite en nombre très limité, lié à la difficulté d’exécution risque de fêlures qu’entrainent les chauffages répétés de la matière ; le succès aidant, Gallé la produira ensuite en série, en production industrielle répétée. 

En homme engagé et fin lettré Émile Gallé introduit dans ses œuvres d’art la notion de verreries parlantes qui sont pour lui « des motifs de décoration empruntés à des légendes et à nos poètes français », chaque objet outre sa valeur esthétique, sa beauté intrinsèque, évoque son amour profond de la nature et porte par des sentences ou des vers empruntés à des poètes antiques ou contemporains une valeur symbolique et une dimension hautement spirituelle : le vase le Figuier ou le Graal 1900, en forme de calice  sur lequel roulent des larmes de verre évoque la transpiration des feuilles de figuier mais aussi les larmes du christ, les vers de Victor Hugo inscrits allusion indirecte à l’injustice dont Dreyfus fut l’objet.


 




 

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