Henri Pierre DANLOUX (Paris 1753 - 1809) Portrait... - Lot 205 - Maison R&C, Commissaires-Priseurs Associés

Lot 205
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Henri Pierre DANLOUX (Paris 1753 - 1809) Portrait... - Lot 205 - Maison R&C, Commissaires-Priseurs Associés
Henri Pierre DANLOUX (Paris 1753 - 1809) Portrait d’Amable Hugues Anne Hyacinthe de Fontanges Sur sa toile d’origine 76 x 64 cm Signé en bas à gauche et traces de date Danloux fac- bat- / 1795 Provenance : Toujours resté dans la famille, Collection de Madame Madeleine Marie Antoinette Regnault de La Motte, née de Fontanges, en 1910 (d’après Portalis). Bibliographie : R. Portalis, Henri-Pierre Danloux peintre de portraits, Paris, 1910, p. 259, reproduit pl. 33. Né à Saint-Domingue, le comte Amable de Fontanges (1784 - San Sebastián 1826), chevalier de la Légion d'honneur et de l’ordre de Saint-Louis, fit une carrière militaire en occupant successivement les postes de gouverneur de l’île de Java, capitaine voltigeur lors de l’expédition du Tyrol menée par Bonaparte puis, sous Louis XVIII, colonel pendant la campagne pour rétablir le roi Ferdinand VII en Espagne. Son père François, vicomte de Fontanges ancien major général des troupes et milices de saint Domingue est nommé colonel pendant la guerre de l’indépendance américaine après avoir été blessé pendant l’attaque de Savannah en Géorgie. En 1982, il est revenu à Saint-Domingue avec les fonctions de lieutenant-colonel. Au début de la Révolution en 1789, il accède au grade de maréchal de camp et jusqu’en 1794 garda son poste dans l’île en essayant d’y maintenir l’ordre ; puis il revint en Europe et se mit au service de l’Espagne. Louis XVIII le récompensa de sa générosité en le nomment lieutenant général des armés, commandeur, puis grand-croix de l’ordre de Saint-Louis. Sa mère, née Caroline Lefèvre (1767-1847), est la fille d’un capitaine des milices de Saint-Domingue. Pendant l’Émigration elle arrive à Londres avec son fils. Ils appartiennent à la société créole, un groupe à part d’émigrés de la Révolution composé de colons de Saint-Domingue. Le couple Fontanges divorce en 1795 et Amable, âgé de 12 ans, ira rejoindre son père devenu commandant de la partie sud de Saint-Domingue. C’est pendant cette période londonienne que fut peint ce portrait à la touche anglaise. Notre tableau présente l’enfant de trois quarts. L’artiste rend à merveille la figure juvénile du comte, sur laquelle retombent de délicates boucles blondes structurant son visage. Il est coiffé d’un chapeau, porte une tenue équestre dont les blancs du col sont délicatement texturés et tient sous son bras une cravache. Il vient de quitter le manège qui se trouve au fond de la composition. Le journal de Henri-Pierre Danloux tenu par l’artiste et son épouse, et partiellement retranscrit par Portalis, mentionne ce joli portrait : « Mon Mari commença le portrait du petit de Fontanges en buste. Il resta jusqu’à midi. La mère et les tantes vinrent. Elles sont de Saint-Domingue. Le petit nous dit qu’il allait partir avec son père pour se mettre au service du roi d’Espagne » (R. Portalis, op. cit., p.259). Il également rapporté que madame de Vigniers, issue d’une famille de grands propriétaires terriens dominicains et devenue une importante figure londonienne, « fit à son mari beaucoup d’éloges du portrait du petit Fontanges ». Elle commandera par la suite le portrait de son fils (Vente anonyme, Paris, Christie’s, 20 juin 2018, n°48, reproduit) ainsi que celui de sa fille. Le portrait du jeune comte avait été réalisé une première fois, ainsi que celui maman, par le peintre Antoine Vestier (A.-M. Passez, Antoine Vestier, Paris, 1989, reproduit, fig. 63 et fig. 64). Portraitiste renommé, Henri Pierre Danloux eut comme professeurs Jean-Baptiste Lepicié et Joseph Vien. Il exécute ce portrait du jeune Fontanges à la mode anglaise pendant son séjour au Royaume-Uni (1792-1801), où il s’est réfugié pour échapper à la Révolution française. C’est dans ce contexte qu’il rencontre les cercles de l’Émigration, dont fait partie la famille du comte. C’est d’ailleurs au sein de ces milieux que le peintre va trouver la plupart de ses modèles. Le genre du portrait d’enfant connaît un véritable essor à la fin du XVIIIe siècle, avec l’émergence d’une considération nouvelle pour l’enfant, notamment à la suite des traités d’éducation de Jean-Jacques Rousseau. Il se développa tout particulièrement en France puis en Angleterre (en témoignent les célèbres peintures d’Élisabeth Vigée-Lebrun et de Joshua Reynolds). D’autres portraits d’adolescents furent peints par Danloux à cette période, comme celui de Rose Arnould (voir R. Portalis, op. cit., reproduit p. 271). Notre tableau se distingue par sa touche extrêmement légère qui dépasse les conventions habituelles du portrait et permet ainsi de rendre parfaitement la fougue de l’enfant ; comme s’il était surpris dans son activité journalière.
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