DECOUVERTE D'UN TABLEAU DE LE PHO À MARSEILLE

Continuant de proposer des pièces importantes à un public toujours plus attentif, la Maison de ventes R&C dispersera aux enchères, le 07 juillet prochain, un nouvel ensemble d’œuvres d’une qualité remarquable.
Parmi les très nombreux lots proposés, on remarquera la présence d’un superbe portrait d'une vietnamienne peint par Le Pho (1907-2001). Cette oeuvre réalisée dans la jeunesse de l'artiste est une véritable découverte. Il est resté dans la même famille depuis les années 1930. Le propriétaire, ancien militaire, était affecté dans l'armée française à Hanoï.
Le Pho est l’un des plus importants peintres vietnamiens modernes. Cette exceptionnelle huile sur toile aux dimensions impressionnantes (110,5 x 170,5 cm), est signée, située à Hanoï et datée de 1932.
Provenant d’une collection particulière du sud de la France, ce tableau, inédit sur le marché, est demeuré dans la même famille depuis le retour d’Indochine dans les années 40 du père de l’actuel propriétaire, ancien militaire, affecté dans l'armée française à Hanoï.

Il est accompagné d’un certificat d’authenticité établi par l'ayant droit de Le Pho, qui sera remis à l’acquéreur.
Cette œuvre figurera également dans le catalogue raisonné en préparation par Monsieur Alain Le Kim.
Fils du vice-roi du Tonkin, Le Pho voit le jour en 1907 à Hadong, près de Hanoï. Faisant montre d’un talent et d’une rare précocité, il va intégrer la première promotion de l’École des Beaux-Arts d’Indochine fondée et dirigée par Victor Tardieu.
La proximité entre Le Pho et Tardieu est telle que ce dernier en fait son assistant pour le seconder dans l’organisation de sa participation à l’Exposition Coloniale de Paris en 1931.
Pour le jeune élève, ce sera une formidable occasion de découvrir et admirer pendant 2 ans les œuvres iconiques de l’art classique européen. Cette rencontre avec Tardieu exercera une influence durable et ses voyages, très formateurs, marqueront sa peinture.
On retrouve dans les oeuvres de Le Pho les signes d’une double culture : tout en assimilant les leçons techniques et artistiques de l’art occidental, il s’appliquera à conserver sa sensibilité issue de sa culture asiatique d’origine et en particulier son goût pour l’esthétique de l’approche picturale vietnamienne.
Peignant tantôt à l’huile sur toile tantôt à l’encre sur soie, ses oeuvres sont baignées de lumière.
La femme reste son sujet de prédilection, au centre de scènes intimistes, reprennent des gestes telle une Odalisque.
En 1934, une nouvelle opportunité lui sera offerte de se rendre à Pékin où il approfondira ses connaissances en matière de peinture chinoise traditionnelle.
De retour à Paris en 1937, sa rencontre décisive avec Matisse amorce une révolution picturale dans son oeuvre.
Il réussit à accomplir un surprenant amalgame de ses deux visions picturales et, peu à peu, développera son propre style proposant une singulière synthèse de ses différentes influences.